Que les cinq sens épanouis ne fassent jamais défaut.
Que jamais l'on n'aille vaquer pour mendier son pain.
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Prendre les chemins de traverse, quitter l'habitude sans relief.
S'en aller vers l'aléatoire. Rejoindre l'incertitude des profondeurs.
S'enfoncer dans la mouvance d'un lointain qui s'estompe sous la chaleur oblique.
Caresser l'aurore boréale qui ondule dans une partie de cache-cache céleste.
Prendre les chemins de traverses, renouer avec la hasard.
S'en aller au rythme de la mémoire. Se retrouver au coin de l'impasse.
Marteler d'un pas lent ces routes qui mènent au-delà de nulle part.
S'arrêter au crépuscule, lorsque champs et ciel se rejoignent, complice de la nuit sans lune.
Ecouter le vent du désert raconter ces légendes des cités à jamais englouties par les sables.
Prendre les chemins de traverse, rechercher l'âme perdue.
Quitter la foule solitaire dévoreuse d'asphalte.
Comme un funambule, suivre ce fil invisible tendu entredeux mondes.
Car la ville et ses certitudes seront toujours au bout des chemins de traverse.